#2020
05/08/2020
Quand la raison prend le dessus sur la passion

Trois des quatre manches prévues au Championnat et à la Coupe de France de Rallycross ont jeté l’éponge ces deux dernières semaines face aux durcissements des contraintes d’organisation imposées par les autorités et à l’évolution de la pandémie dans ces régions.  Le sort du Championnat et de la Coupe de France de Rallycross 2020 est dans les mains de la FFSA, qui devrait communiquer ces prochains jours.

Comme expliqué précédemment dans un communiqué, l’AFOR n’est pas propriétaire du Championnat et de la Coupe de France de Rallycross et doit se soumettre aux règles imposées par la FFSA en terme d’annonce, de communication et/ou de décision. Néanmoins, le Président Jean-Jacques Bénezet a tenu à s’exprimer sur la situation actuelle après avoir obtenu le feu vert fédéral.

L’immense déception

« L’annonce du mois d’avril de devoir reporter puis annuler les épreuves avait été une décision difficile à accepter après avoir œuvré toute l’intersaison pour proposer aux concurrents et aux fans de la discipline un beau Championnat et une belle Coupe de France de Rallycross, notamment avec l’arrivée de deux nouvelles formules de promotion.  

L’annonce de l’annulation de trois des quatre épreuves tombée ces derniers jours est un vrai choc pour mon équipe et moi-même. Nous nous sommes démenés depuis le 17 mars et le début du confinement, sans relâche, pour remettre sur pied un Championnat. Pas une seule journée ne s’est passée sans un échange avec les organisateurs, avec la FFSA, avec les partenaires et avec toute l’équipe Rallycross France qui m’entoure.

Dans le contexte actuel que traverse la planète, c’était une réelle réussite de maintenir une compétition, de quatre épreuves, avec les mêmes conditions que pour un championnat de huit épreuves : mêmes récompenses pour le lauréat du Championnat Junior, pour la lauréate Junior de la Coupe de France Féminine, la reconduction du contrat pour la retransmission sur la Chaine L’Equipe, entre autres. Et un plateau qui s’annonçait exceptionnel au sein de toutes les catégories. »

Les options étudiées

«  Quand les organisateurs nous ont fait part, chaque jour, de l’évolution de leur situation avec les autorités locales, leurs partenaires, leurs bénévoles, nous avons essayé de les aider, de les rassurer, de les remotiver.

Mais dans des régions durement mises en avant ces dernières semaines, à tort ou à raison, et notamment en Mayenne et en Bretagne, la solution devenait trop pesante pour les organisations.

Avec mon équipe, nous avons dès lors essayé de trouver des alternatives. Avec Yves Guillou, directeur de course et membre de la Commission de Rallycross à la FFSA, nous avons notamment étudié l’option de réaliser deux rallycross en un : un le  samedi avec trois manches qualificatives, deux demi-finales et une finale et un le dimanche sur le même format. Ce qui nous permettait en cas d’annulation d’une ou deux épreuves de maintenir un Championnat.

Nous avons aussi étudié la solution du « huis clos » si les contraintes pour accueillir du public devenaient ingérables ou impossible. Nous avions démarché des sociétés de production pour pouvoir retransmettre en direct les courses et avions déjà trouvé des idées d’animation pour tenter de faire vivre au maximum la course et ses émotions à tous les fans de Rallycross derrière leurs écrans. »

Les contraintes draconiennes

« Malheureusement, malgré tous ces efforts, les mesures imposées aux organisateurs ces dernières semaines, et qui, contrairement à ce qui peut être lu dans les médias, ne s’assouplissaient pas mais bien au contraire se durcissaient, la décision pour trois d’entre eux était devenue inévitable.

En dehors du fait que le chiffre de 5 000 personnes actuellement en vigueur sur chaque épreuve (3 500 personnes parmi le public et 1 500 personnes parmi les pilotes, leurs accompagnants, les officiels et les bénévoles de chaque épreuve) puisse être accepté, il aurait fallu un service d’ordre de vigiles tellement important (nuit et jour) que chacun des organisateurs n’aurait pu y suffire. En effet, il fallait pouvoir tracer et retracer après l’épreuve toutes les personnes avec lesquelles aurait pu être un « possible contaminé du Covid-19 ».

Il y avait en outre des contraintes trop importantes qui n’auraient pas pu être respectées sans une surveillance accrue de la part des personnes responsables nommées par chaque organisateur au sein de l’épreuve même : la distanciation physique (1m entre chaque personne) ou le port d’un masque obligatoire (si le m entre chaque personne ne peut être respecté), la mise à disposition de nombreux points de distribution, de points d’eau, de lavage de mains et de gel hydo-alcoolique, les mesures prises pour assurer le respect de la jauge des 3 500  spectateurs avec le flux des entrants et sortants pour vérification des badges de billets vendus par internet., la mise à disposition de poubelles (avec ouverture non manuelle et avec double ensachement) aux entrées, aux sorties et aux principaux points de passage, l’élimination de ces déchets par l’organisateur lui-même (masques usagés, mouchoirs, lingettes désinfectantes et déchets alimentaires) ou encore la mise en place de personnel pour le nettoyage systématique de toutes les parties sanitaires (WC et douches) avec interdiction pendant 10 minutes d’être renouvelées »

Le soutien aux organisateurs

« Pour conclure, avec mon équipe, nous avons essayé de sauver ce championnat mais surtout de tenter d’épauler les organisateurs. Plusieurs pilotes et teams nous ont également donné des idées, proposé leur aide. Et je les en remercie.

Cependant, ce sont les organisateurs qui prennent les risques, pas nous. Ce sont les organisateurs qui prennent le risque d’être responsables d’un nouveau foyer à l’issue de leur épreuve et pas nous.

Nous devons donc accepter leur décision malgré la déception. Je sais que ces décisions ont divisé et diviseront mais nous devons les accepter. Et nous devons les soutenir plus que jamais dans cette période difficile. 

La raison a pris le dessus sur la passion. »

La suite

« Pour ce qui est du sort du Championnat et de la Coupe de France de Rallycross, nous devons attendre la communication officielle de la FFSA. Et nous leur faisons confiance pour prendre la meilleure décision.

De notre côté, le travail n’est pas terminé. Nous attendons cette décision et nous travaillerons ensuite pour préparer la suite et partager notre passion le plus rapidement possible comme nous le rêvons tous. »