Jean-Jacques Guibal : Pour quelle raison as-tu choisi le Rallycross ?
Philippe Bourd: « Tout d'abord bonjour JJ, pourquoi le Rallycross ? Car il coule dans mes veines depuis SAVENAY 1986 de mémoire, et aussi par la proximité avec le public et la grandes variétés de voitures pour tous les budgets, la sécurité sur la pistes et l'ambiance. »
Réalises-tu ton rêve en ayant commandé la construction de ta voiture ?
P: « Oui, je pense que comme tous les pilotes, le rêve ultime est de conduire une Supercar, pour ma part je m'étais fixé de revenir mais uniquement dans cette catégorie. »
Comment était la rencontre avec Olymeca ?
P: « La première rencontre avec OLYMECA a eu lieu en 2006 quand j'ai racheté l'ancienne XSARA de Marcel Tarrès et la seconde au Rallycross de DREUX en 2019. Je leur ai dis que je faisais le tour du plateau pour voir les Supercars en vente et après avoir été tenté par la Polo de COOX mes proches m'ont conseillé d’être plus raisonnable, tant pour les complexités d'entretien que les coûts. A ce moment, David Olivier m'a proposé de racheter sa LOGAN, mais quitte à passer en Supercar je voulais une image plus sexy, nous sommes donc partis sur l'idée de la CLIO 5 SUPERCAR, première mondiale. Toute l'équipe OLYMECA était convaicue de pouvoir construire une voiture qui aurait la capacité de jouer le podium sans mettre un budget non maitrisé. »
Entre rêve et réalité, as-tu eu un choc à la découverte de la voiture ?
P: « Habitant à 45 mn d'OLYMECA, je passais peu souvent par manque de temps pour suivre l'évolution de la construction, je recevais des photos mais le choc a été de la voir sur roues avec le kit carrosserie dessiné par David, c'est une réussite. »
Tes premiers essais ont-ils été une surprise ?
P: « Mes premiers tours de roues ont eu lieu sur le circuit de Lavaré 10 jours avant Mayenne, j'ai parcouru environ 20 tours et la puissance m'a tellement fait peur que le midi j'ai demandé à David s'il était possible de changer de pilote pour Mayenne, et puis l'après midi le stress s'est évacué et l'équipe m'a convaincu qu'il faudrait bien commencer un jour… »
Est-ce difficile de piloter une telle voiture ?
P: « C’est moins facile en réalité que sur une console vidéo ou que sur le papier en effet. Pour ma part, je n'avais pas touché un volant de voiture de course depuis 15 ans donc les évolutions sont de folie. Ma plus grande appréhension était la procédure de départ. »
Peux-tu essayer de nous retranscrire ton sentiment au moment de lâcher l’embrayage?
P: « Je dirais que je ne pense plus à rien tellement nous sommes collés au dossier, le premier virage arrive tellement vite et j'avais peur de gêner les autres concurrents lors des sorties du tour joker, mais mon spotter (David) a eu la patience dont j'avais besoin. »
Quel bilan dresses-tu de ta première année avec ta « fiancée » ?
P: « A Mayenne vu les conditions météos je n'étais pas à l'aise, loin de là. D'ailleurs, lors de 2 départ, j'ai complètement paniqué dans la voiture, je regardais mon volant, mes pieds, tous les boutons et le levier de vitesse et je ne savais plus quoi faire. Panique totale. 2 départs loupés.
A Dreux, j'ai réussi mes départs, j'ai pris de la confiance, un peu trop car je suis sorti 2 fois de la piste sans abîmer la voiture, le principal.
Mais un plaisir pour être 2 fois sorti premier au premier virage, bon après des erreurs de débutants… »
As-tu été un spectateur comblé à Faleyras ?
P: « A Faleyras, j'ai été un spectateur comblé avec une charge émotionnelle énorme car j'avais dit avant la fin de la construction que je laisserais le volant à David pour Faleyras afin qu'il puisse montrer le niveau de cette CLIO 5 et il a fait le job, même plus car en essai libre il était en haut du classement car je ne compte pas BELEWSKIY et la première manche il termine juste derrière lui. La deuxième manche, il finit encore deuxième et même s'il a été disqualifié il a prouvé le potentiel, il a rappelé qu'il était un grand pilote et fait voir que cette CLIO 5 était bien née, et que les ex du championnat du monde sont prenables. »
Comment vois-tu ta saison 2022, continueras-tu ton apprentissage ?
P: « Oui bien sûr, 2022 va être l'année de réel apprentissage, nous avons vu mes points faibles et il y en a beaucoup, pour commencer il faut que j'apprenne à freiner et à me destresser. Je vais faire du roulage sur une CLIO 5 Junior avec Benoit Brunet pour commencer. J'ai commencé à regarder beaucoup de caméras embarquées et je commence à comprendre certains points. »
Te considères-tu comme un gentleman driver ?
P: « Oui absolument, dans le sens où je viens pour passer un bon week-end en famille et avec les copains sans me fixer de résultat, de plus je ne connais rien en mécanique donc j'ai confié à Olyméca le transport, l'assistance sur les courses et la révision entre chaque course. »
Peux-tu parler de ton partenaire sponsor ?
P: « Ma voiture est aux couleurs de la société ACTIV-ENERGIE, leur métier consiste à racheter des centrales photovoltaïques en service de surface supérieures à 1000 m2 dans plusieurs pays pour les revendre à notre groupe d'investisseurs. »
Que penses-tu du Championnat de France de Rallycross ?
P: « Je pense que le niveau est haut placé, dans toutes les divisions, qu'il ne faut surtout pas squizzer la D3 et D4, les speakers font un job de folie et je les remercie, les organisations des courses commencent à être très bien structurées mais il m’est difficile d'apporter de jugement vu mon retour récent. »