"Bonjour à tous,
Le Rallycross français est arrivé à un virage important de son histoire. Et la FFSA a décidé de prendre des mesures fortes pour ne pas endiguer son évolution constante ces dernières années. Et en tant que promoteur, nous nous devons d’appliquer les directives, ni plus ni moins.
La Fédération Française du Sport Automobile (FFSA) communiquera plus précisément sur ce point prochainement mais en tant que fervent défenseur du Rallycross en France depuis tant d’années, je me dois de réagir et surtout, chères pilotes, chers pilotes, chers fans, de vous donner quelques éléments pour vous éclaircir sur la situation.
Je peux comprendre vos interrogations au vu du peu d’éléments que vous avez pour le moment en votre possession. Et nous aurions aimé que l’information qui vous est parvenue soit plus complète.
En amont de la communication fédérale qui est à l’origine de cette mesure, je tiens à vous donner quelques informations supplémentaires afin que vous compreniez que cette décision a été prise après de très longues réflexions mais aussi et surtout après une consultation permanente des pilotes depuis des années :

Suite à la consultation des pilotes de toutes les catégories, il est sorti qu’un total de 9 ou 10 épreuves était « trop important » en termes de budget, d’organisation et que cela favorisait les pilotes aux plus gros budgets. Il en est aussi ressorti que peu de pilotes disputaient l’intégralité des épreuves. Nous avons donc fait part à la Commission de Rallycross cette volonté des pilotes de passer à 7 épreuves, elle l’a examiné, proposé au DSN et au Comité Directeur de la FFSA qui l’a accepté. Ce sera donc le cas en 2022.

Cette volonté de passer à 7 épreuves allait cependant mettre définitivement de côté des circuits historiques du Championnat de France et au sein de l’AFOR cela n’était pas envisageable. Suite à la consultation des pilotes de toutes les catégories, le retour fut assez clair pour la plupart d’entre eux. Et donc nous avons demandé à la FFSA de trouver une solution en ce sens.

A cela vient s’ajouter également l’arrivée de nouveaux circuits à l’aube de 2022 ou 2023 (3 nouveaux circuits) et il nous était inconcevable de laisser sur le bord de la route plus de la moitié des épreuves historiques de notre beau Championnat. Cette prise de décision au niveau mondial avait d’ailleurs été vivement critiquée par les fans et les pilotes. Avec 7 épreuves en « 1ère division » et un minimum de 5 épreuves en « 2e division », tous les circuits auront leur place dans le Championnat de France (s’ils respectent le cahier des charges, évidemment), et cela est une grande fierté d’avoir pu les défendre ce point.

Dernier point sur ce sujet, suite à la consultation des pilotes de toutes les catégories, nous avons entendu le souhait de trouver une nouvelle répartition géographique pour le Rallycross en France que ce soit pour les fans, pour les équipes, pour les partenaires et pour une visibilité plus globale sur le territoire.

Avec un minimum de 12 épreuves à compter de 2022, nous pourrons répondre encore une fois à la volonté des différents acteurs sans toutefois délaisser le cœur historique dans le Grand Ouest, sans délaisser les circuits historiques, en accueillant des nouveaux circuits dans des nouvelles régions qui ne feront que grandir notre discipline. Je tiens à rappeler que nous sommes à ce jour la seule discipline de telle envergure en France avec seulement 8 épreuves organisées sur une année. Proposer plus de meetings sans pour autant priver les petits budgets de pouvoir suivre le rythme d’un championnat me semble être un bon point.
C’est également une aubaine, je pense, pour les préparateurs, les acteurs du Rallycross, les fans, de voir plus d’épreuves se disputer en France. En rallye par exemple, il y a plusieurs « niveaux » : régional, national, 2e Division, 1ère Division avec plus de 300 épreuves dans l’année. Idem en Course de Côte et dans tant de disciplines. Je ne vois pas comment le Rallycross ne pourrait pas s’en sortir avec 12 épreuves. Nous sommes très loin de la « mort du Rallycross » comme j’ai pu le lire mais plutôt vers un nouvel élan de notre passion commune qu’est le Rallycross.

Comme vous le savez tous, 2020 aurait dû sonner l’arrivée d’une nouvelle catégorie : la Coupe de France Féminine FFSA de Rallycross. Ce sera le cas en 2021 avec un succès incroyable (plus de 25 pilotes attendues en 2021). Cette réussite, dont nous pouvons être fiers, causait cependant deux grosses problématique en termes de nombre de concurrents sur une épreuve. Jusqu’à aujourd’hui, nous sommes limités à 120 engagés par épreuve (règlement fédéral) pour une question de timing mais avant tout et surtout pour une question de sécurité au sein des paddocks. Les structures sont de plus en plus grandes et demandent de plus en plus de place alors que les paddocks ne sont eux, pas extensibles.

Pour la sécurité de tous, il était devenu urgent de remonter des informations à la FFSA sur la première problématique de place disponible dans nos paddocks. Encore une fois, après avoir discuté depuis plusieurs saisons avec les pilotes et les équipes, une solution devait être trouvée et la sécurité une affaire de tous les instants. Cette règle des 120 engagés a été un premier pas mais avec l’arrivée d’une nouvelle catégorie, elle n’était plus suffisante.

Ce qui nous emmène à la seconde problématique. En étant cohérent avec les deux dernières années, avec une moyenne de 20 Supercar, de 20 Super 1600, d’au moins 20 concurrents attendus en Championnat Junior, et 25 au sein de la Coupe de France Féminine FFSA de Rallycross, il ne reste donc plus que 35 places pour la Division 3 et la Division 4, sur les épreuves n’accueillant pas de courses de support comme le « Legend Show ». Comment peut-on faire une sélection de 35 pilotes pour ces 2 catégories (dans le meilleur des cas, 25 en cas de « Legend Show ») ? De notre point de vue, cela est inconcevable. Et il fallait aussi remonter les informations à la FFSA de cette « nouvelle » problématique.

En créant deux championnats, un de première division et un de deuxième division, cela devrait nous permettre de ne jamais avoir à refuser un pilote qui souhaiterait s’inscrire, même pour une seule course, et donc ainsi faciliter la compétition aux plus petits budgets. Nous serons limités à 80 ou 90 concurrents en première division, ce qui représente 2 ou 3 fois plus de concurrents qu’une manche de World RX par exemple, et donc l’argument du peu d’intéressement pour un « petit meeting » n’est pour moi pas valable.
Le nombre de concurrents maximum en deuxième division n’a pas été encore défini ou communiqué par la FFSA. Au même titre que les catégories présentes dans ce Championnat de France de 2e Division. Ni la FFSA ni personne n’a pour le moment communiqué sur la liste des catégories présentes dans ce championnat. Je vous demande donc d’attendre avant de tirer des conclusions hâtives en ne ciblant que la Division 3 et la Division 4.
Nous attendons pour le moment la suite des directives de la part de la FFSA. Un prochain groupe de travail examinera d’ici quelques temps, lorsque les règles sanitaires seront plus souples, les modalités techniques de ces prochaines divisions. Nous étudions aussi une possibilité d’une nouvelle formule de promotion basée sur un budget plus contraint afin encore une fois de rendre le Rallycross accessible au plus grand nombre.

Dernier point où nous avons pris le temps d’écouter les pilotes de la Coupe de France ces dernières années : la visibilité. Malgré tous nos efforts en terme de communication, que ce soit sur le site internet, les réseaux sociaux ou encore en cette année particulière, sur les émissions diffusées sur nos support, le temps de paroles et la visibilité de la Coupe de France a toujours été au niveau du Championnat de France.
Néanmoins, et j’en suis conscient, les télévisions axaient plus leurs résumés sur le Championnat de France. Beaucoup nous on fait part de ce mécontentement. Malheureusement, dans le Football, on parle plus souvent de Ligue 1 que de Ligue 2, en Circuit de Formule 1 que de F3, ou en World RX du Supercar plus que du RX2, etc … Nous ne sommes pas plus forts en Rallycross en France sur ce point, malgré une fois encore tous les efforts faits.
En ayant désormais l’étiquette de Championnat de France 2e Division et en étant probablement les têtes d’affiche de ce nouveau championnat, les concurrents de ces futurs divisions y trouveront très certainement leurs comptes comme ils nous le demandent depuis tant d’années. Encore une fois, je suis incapable à ce jour de vous dire quelles autres catégories pourront concourir dans ce championnat en 2022 : les Supercar, les S1600 le seront peut-être aussi. Et je n’ai aucun doute sur l’intérêt porté par les spectateurs sur ces meetings tant nous avons toujours fait les louanges de ces deux catégorie, la D3 et la D4, en terme de bagarre et d’intensité.
J’espère avoir été « clair » avec ces éclaircissements même si, au risque de me répéter, je ne suis que le représentant de l’AFOR, promoteur désigné par la FFSA, et que dans tous les cas, nous devons appliquer ces mesures au même titre que tous les promoteurs de toutes les disciplines. Mais je voulais que vous sachiez que ces mesures interviennent après nos remontées d’informations depuis plusieurs années suite à une très large consultation des pilotes et des acteurs de la discipline.
Outre ces mesures, nous nous battons également contre cette crise qui nous touche tous afin de trouver les solutions et d’être parés à tous les scénarios afin que nous puissions nous retrouver, dans le respect des mesures sanitaires, le plus tôt possible au bord des circuits. Nous ne manquerons pas de communiquer sur les nouveautés 2021 très prochainement.
Il me reste à vous souhaiter mes meilleurs vœux pour cette année 2021 où seuls le sport et la passion devront reprendre le dessus dans ces temps difficiles."
Jean-Jacques Benezet