#2019
08/11/2019
Alizée Pottier, enfin !

Après trois saisons au volant d’une Twingo R1 Rallycross, Alizée Pottier s’imposait cette année dans la Coupe des Dames et en devenait la lauréate 2019. Après un début de saison effectué sur les chapeaux de roues en enchaînant les victoires, la pilote alençonnaise voyait une concurrente jouer les troubles fêtes en la personne de Mélanie Lefrançois. Commençait donc une bataille entre les deux favorites, et ce jusqu’à la fin de saison. Alizée nous raconte sa saison, ses impressions sur la concurrence et nous parle de 2020…

Quel est le bilan de ta saison ?

« C’est une saison plutôt parfaite dans son ensemble puisque je suis lauréate de la Coupe des Dames. En revanche, en comparaison avec mes bons résultats de l’an passé où j’avais fini douzième mixte au général du Championnat Junior et deuxième de la Coupe des Dames, où je faisais des demi-finales à chaque épreuve et j’avais réussi à faire deux finales mixtes. Cette année j’ai fait beaucoup moins de demi-finales et qu’une seule finale mixte, donc je n’étais pas très satisfaite de moi. Mais le niveau des garçons était beaucoup plus important que l’année dernière, et puis j’étais vraiment concentrée sur mon titre en Coupe des Dames. »

Quel a été le meilleur moment de la saison ?

« Je dirais que c’est à Dreux parce que c’est le moment où je réalise vraiment que je suis lauréate, parce que même si je l’étais dès Mayenne, finir sur un abandon donnait à la fin de saison un goût très amer. Sinon je dirais Pont-de-Ruan, où je réalise ma finale mixte, malgré le fait que ce soit grâce à des faits de course, ça a été une grosse satisfaction et une réelle reprise de confiance en moi. »

Le moins bon moment de la saison ?

« Essay, à domicile… où l’an passé je réalisais une finale mixte et bataillais avec les garçons et où cette année je ne parvenais même pas à me qualifier en demi-finale. Ça a vraiment été un coup dur de ne pas pouvoir faire plaisir à toute ma famille, tous mes partenaires… Et même si je gagnais en féminine, j’aurais aimé pouvoir faire un meilleur résultat en mixte »

A quel moment de la saison as-tu senti le titre se rapprocher ?

« Dès le début de saison, au vu des performances de Mélanie (Lefrançois) je m’étais dit que si on continuait sur cette lancée, le titre serait acquis très rapidement si tout se passait bien au niveau mécanique etc. Mais arrivée en milieu de saison, Mélanie s’est énormément améliorée, très rapidement et c’est plutôt à ce moment précis que je me suis dit que ce serait plus compliqué que prévu. Après, je savais que j’avais trois ans d’expérience, Mélanie en était à sa deuxième saison, je connais très bien les circuits donc dans l’ensemble même si je m’en méfiais, je n’en avais pas si peur que ça.... C’est aussi en raison de mes « boulettes » que je perdais mes premières places en course, ce qui profitait à Mélanie… »

A quoi est dû ton succès ?

« Par rapport à mes débuts il y a trois ans où j’étais un peu une adolescente, contente de rouler, et que je m’exprimais beaucoup que ce soit dans le positif ou le négatif, aujourd’hui, ce qui a fait ma force c’est de rester très humble, d’avancer, et de me dire que tout va toujours très bien se passer. Après mes tonneaux de l’an passé, j’avais un peu d’appréhension mais je savais qu’il fallait rester humble, je savais que j’avais le niveau et que désormais je connaissais les limites de la voiture donc qu’il ne pourrait rien m’arriver de plus »

Qu’as-tu pensé de la concurrence dans la Coupe des Dames cette année ?

« Ca a été une super saison car on avait des finales féminines quasiment pleines à chaque course ! Je me souviens qu’en 2017, je terminais troisième féminine mais on était que trois filles engagées à l’année, on faisait des finales à trois, ce qui n’avait vraiment aucun intérêt. Cette année, à Lessay par exemple où on était huit féminines, tout était à faire parce qu’on ne savait pas qui allait gagner, qui allait monter sur le podium… c’était vraiment extraordinaire. Et on savait qu’on était regardé ! Au niveau de la concurrence, il y a eu beaucoup d’apprentissage, notamment pour Olympe Delaunay, Audrey Delaunay, Constance Chrétien… mais des filles comme Julien Redon ou Estelle Lambec avaient beaucoup plus d’expérience et elles pouvaient venir nous « taquiner » de temps en temps »

Quelle a été la course la plus disputée ?

« Sans doute Kerlabo. Parce qu’il y a eu une belle bagarre avec Mélanie. Au premier virage elle était deuxième, mon objectif était de finir première donc j’avais repoussé mes limites pour aller chercher les dixièmes de seconde qu’il manquait pour faire un bon tour Joker et rester devant Mélanie, chose faite. C’est à ce moment-là que je me suis dit que ça risquait d’être compliqué pour la fin de saison. »

Quoi de prévu pour l’an prochain ?

« Je continuerai à rouler, mais pas en Twingo dans la Coupe de France Féminine. Tout d’abord, en raison de mes études… Imaginons, si dans le meilleur des cas, je remportais le volant en Clio V pour l’année suivante, cela tomberait en même temps que mon stage de 6 mois à l’étranger, ce qui ne collerait pas avec un programme complet. Sinon, pourquoi ne pas se lancer directement en Clio V Rallycross, parce que ce serait sympa d’y voir la lauréate de la Coupe des Dames, non ?  J’ai aussi un autre projet pour lequel je ne peux pas trop parler pour l’instant, mais ce ne serait pas du tout en Rallycross. Mais dans tous les cas je roulerai l’année prochaine ! »

Si tu devais définir la Coupe des Dames en quelques mots ?

« Le partage, parce qu’on s’entend vraiment toutes bien, que ce soit dans le paddock ou en pré-grille. Mine de rien, nous sommes des battantes et des compétitrices, on a la même envie de gagner ! »

Si tu avais un conseil à donner aux filles qui hésitent à se lancer ?

« Il ne faut pas avoir peur de se lancer, la Twingo étant faite pour une formule de promotion, même si on n’a pas les bases de pilotage, on apprend très vite, et je pense en être un bon exemple. Je suis sortie de dix ans d’équitation pour me mettre à la voiture et ça s’est très bien fait. Il ne faut pas hésiter à se renseigner, à communiquer avec les pilotes en Twingo ou autre pour pouvoir être accompagnées et surtout, ce n’est pas parce qu’on est une fille qu’on ne peut pas rouler en sport auto et qu’on ne peut se battre au même titre que les garçons ! »